Avant-propos du réalisateur
Ces dernières années, j’ai rencontré des dizaines de jeunes pris en charge par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (P.J.J.) lors d’ateliers de pratique cinématographique dont j’étais « l’intervenant » réalisateur. J’ai observé leur quotidien au centre d’insertion et tenté de percer leurs questionnements, leurs états d’âme, leur rapport à l’image.
Les jeunes que j’ai rencontrés jusqu’ici m’ont tantôt effrayé, tantôt bouleversé. À la fois par la force de leur déraison et la justesse de leur indiscipline face à l’hostilité de leur environnement.
Aujourd’hui en France, ils s’incarnent tous médiatiquement dans le même visage flouté, dans la même voix transformée, dans le même anonymat de façade au service d’articles, d’éditoriaux, de reportages dont les thèses paraissent souvent écrites par avance et sans consultation.
C’est une jeunesse qui n’est pas dans les cases. Chacune de ses figures porte en elle un drame complexe fait d’abandon et de souffrance. C’est une jeunesse rebelle, c’est une jeunesse délinquante. C’est ainsi qu’on la nomme et qu’on la fantasme parfois. Une jeunesse qui fait peur et déstabilise. Une violence réelle, une violence fantasmée.
Ce caractère imprévisible est au cœur même du film que je me suis proposé de réaliser sur cette jeunesse. Il concerne tant son propos que ses possibilités de réalisation. Alors je me suis concentré sur le fait d’être plongé dans le quotidien et de voir ce qui se passe. En sachant que c’était une période où ceux qui accepteraient cette rencontre allaient être amenés à changer, à grandir sous l’œil de la caméra.
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